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dans un couvent de jésuites, et s’y fit remarquer par une dévotion méticuleuse. À l’âge de dix ans, il composait des romans et de petits drames mystiques. Parvenu en rhétorique, il se passionna pour l’éloquence, et voulut être avocat ; mais quand le P. Béraud lui eut fait observer à Lyon la grande éclipse de 1748, il n’hésita plus ; il se sentit astronome ; et pour se vouer plus facilement à cette carrière, il résolut de se faire jésuite ; toutefois ses parens l’envoyèrent à Paris, où il se fit recevoir avocat pour leur complaire. Ce fut durant les premiers temps de son séjour dans la capitale, que, travaillant chez un procureur qui demeurait à l’hôtel de Cluny, il fit la connaissance de Delisle, et fit ses premiers essais en astronomie dans l’observatoire de ce savant. Admis dès-lors dans l’intimité de plusieurs astronomes distingués, il ne tarda pas à faire tous les progrès qu’on avait droit d’attendre d’un tel élève, dirigé par de tels maîtres. Envoyé à Berlin pour une observation qui devait déterminer la distance de la lune à la terre, Lalande fut reçu membre de l’Académie des Sciences à son retour, en 1753. Onze ans plus tard, il succéda à Delisle dans la chaire d’astronomie au collège de France, et non content d’en remplir avec assiduité les fonctions pen-