Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
96
voyages en égypte,


phantine et la ville neuve. La cataracte se voit très-bien de là ; mais quand les eaux sont hautes, elle justifie à peine son nom, parce qu’alors elle se réduit à quelques courans rapides produits par les îles de granit disséminées dans le lit du fleuve, et s’élevant graduellement jusqu’à l’île de Philæ, éloignée d’Assouan de trois lieues par eau et seulement de deux par terre. Mais quand le Nil est bas, la cataracte présente un aspect différent, comme je le dirai en détail dans une excursion suivante. Au-dessus de la ville neuve s’élèvent les ruines d’un petit temple égyptien ; mais il est tellement enfoncé dans les décombres et les pierres, qu’il a échappé à l’attention de plusieurs voyageurs.

En revenant au bateau, je trouvai l’aga et toute sa suite assis sur une natte, sous un bouquet de palmiers, au bord de l’eau. Le soleil, prêt à descendre sous l’horizon, projetait les ombres des montagnes occidentales, à travers le fleuve et sur la ville. À cette époque du jour, les habitans viennent prendre le frais sur la rive du Nil. On les voit dispersés en groupes, fumer leur pipe, prendre du café, et converser ; c’est-à-dire, parler de chameaux, chevaux, ânes, dourrah, caravanes et bateaux. L’aga vint à bord avec autant de suite que le bateau pouvait en contenir. Nous