Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/124

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Nous nous rendîmes le soir à Morada, et nous nous arrangeâmes pour le coucher le mieux que nous pûmes dans le nouveau bateau.

Dans la matinée du 27, je guettai sur le tillac l’aube du jour, pour jouir de la vue de la belle île de Philæ. J’avais la plus vive curiosité de voir ses ruines ; mais quand l’aurore vint les éclairer, elles surpassèrent encore mon attente. Nous traversâmes le fleuve, et nous passâmes trois heures qui nous parurent des minutes à parcourir l’île, que je me reservais d’examiner en détail à mon retour. Je remarquai plusieurs blocs de pierres chargés d’hiéroglyphes parfaitement exécutés, qui pouvaient s’enlever, ainsi qu’un obélisque de granit d’environ vingt-deux pieds de long sur deux de large. Ce monument était également à mon avis susceptible de transport, étant d’ailleurs situé auprès de la côte. À notre retour au bateau nous mîmes enfin à la voile, et dans trois heures de temps nous arrivâmes à Debod. J’avais le temple à y visiter ; mais le vent étant trop favorable pour que nous ne dussions profiter de cet avantage, je remis cette visite aussi à l’époque de notre retour. Nous nous arrêtâmes pour ce jour à la côte au-dessus de Sardib-el-Farras.