Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/26

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
6
voyages en égypte,


très-délié, et animé de bienveillance envers tous les étrangers, surtout envers ceux d’Europe. Dès notre première entrevue, il détermina le jour où il me présenterait à Sa Hautesse le pacha, pour lui faire mes propositions. La maison que nous allâmes occuper était si vieille, que je m’attendais à tout moment de la voir s’écrouler sur nos têtes ; les fenêtres n’étaient fermées que par des lattes de bois cassées ; à peine une marche de l’escalier était entière, et la porte n’ayant ni serrure ni rien pour la tenir close, on y appuyait, en dedans, un bâton, pour l’empêcher de s’ouvrir. Il y avait assez de chambres, mais partout le plafond était dans un délabrement menaçant ; l’ameublement se réduisait à une simple natte, étendue dans une des meilleures pièces, que nous regardâmes comme notre salon. Sans les matelas et les draps de lit que nous avions apportés, il aurait fallu coucher à la manière arabe ; faute de chaises, nous nous asseyions à terre ; une boîte et un porte-manteau nous servaient de table : nous étions pourvus heureusement de quelques assiettes, de fourchettes et de couteaux, et James, notre domestique irlandais, nous procura de la vaisselle en poterie. Voilà l’arrangement de notre ménage.