Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/339

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temple qui n’a pas été acheve, est évidemment de la dernière école ; les colonnes y sont d’un style bien plus léger que celles des anciens Égyptiens, ce qui prouve que si cette nation avait existé plus long-temps, son goût se serait perfectionné peu à peu ; et peut-être aurait-il fini par réunir dans ces monumens le grandiose national à l’élégance des Grecs, d’où serait résulté le sublime de l’architecture. D’autres circonstances prouvent que ce temple a été bâti avec les débris d’un plus ancien. Au milieu d’une des colonnes, vis-à-vis de l’entrée du portique qui conduit au sanctuaire, on observe une pierre chargée d’hiéroglyphes, mais retournée ; on voit dans la même colonne, mais plus bas, une autre pierre qui a la même position.

Toutes les ruines de l’île proviennent de deux temples qui ont été à peu près unis ; en effet le petit temple dédié à [sis, estau-dedans du péristyle du grand qui était consacré, à ce que je crois, à la même déesse, à Sérapis et autres dieux. L’édifice a fait face au midi, et était décoré d’un grand portail, ou de propylées flanquées de deux portiques ou colonnades, où les chapiteaux des piliers sont faits sur des dessins différens. C’est à l’entrée du portail qu’on voit couché à terre l’obélisquet en granit dont j’ai déjà parlé ; à son