Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/351

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àl’étuvée, avec du pain, et un peu de beurre ou de graisse. Dès que ce mets avait été servi dans une écuelle de bois, tout le monde se jetait dessus. Le cacheff était le premier à y plonger la main, et aussitôt toute sa suite imitait son exemple. Nous quatre européens, savoir : les capitaines Irby et Mangles, M. Beechey et moi, nous nous tenions aussi près les uns des autres qu’il était possible, afin de puiser dans le même coin de Pécuelle et jouir d’un peu plus de propreté. Le cacheff, voyant que nous luttions en vain contre la voracité de ses gens qui, de tous les côtés, plongeaient leurs mains dans le plat et enlevaient tout, croyait devoir être poli : à cet effet il fouillait dans l’écuelle, saisissait le morceau qui avait le plus de viande et le moins d’os, le mettait sur la manche de son vêtement, et continuait de manger jusqu’à ce que l’écuelle fût à peu près vidée. Il partageait alors entre nous la viande qu’il avait charitablement mise en réserve. Nous acceptions avec reconnaissance, n’ayant pas d’autre repas à espérer jusqu’au lendemain matin. t

Le premier jour du rhamadan, les fellahs ne voulurent pas travailler ; attendu qu’ils avaient à observer le jeûne ; quoique ce peuple connaisse peu de sa religion, il est pourtant aussi