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voyages en égypte,


d’Angleterre deux machines électriques ; mais l’une s’était cassée en route, et l’autre avait été démontée. Le médecin du pacha, Arménien de naissance, ne savait comment l’arranger, quoique rien ne fût plus facile. Me trouvant au jardin un soir qu’ils cherchaient inutilement à arranger la machine, je fus invité à la mettre en ordre : après avoir réuni les diverses pièces, je fis asseoir un des soldats sur un siège isolé, je chargeai la machine et lui donnai une bonne secousse. Le Turc, qui était loin de s’attendre à cet effet, sauta en bas du siège, en poussant un cri de frayeur. À cette vue le pacha se mit à rire ; mais il ne s’imaginait pas que la frayeur du soldat vint du coup donné par la machine : quand on le lui apprit, il prétendit que cela ne pouvait être ; et que, le soldat étant à une si grande distance, une petite chaîne, par laquelle il communiquait à la machine, ne saurait avoir une puissance semblable. Je fis dire alors, par l’interprète, à Sa Hautesse, que si elle voulait s’asseoir elle-même sur le siège, elle pourrait se convaincre de la réalité. Il hésita un peu, ne sachant si je disais vrai ou non : cependant il finit par s’asseoir. Je chargeai bien la machine, et après avoir mis la chaîne dans sa main, je lui donnai une assez rude secousse.