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en nubie, etc.


mon désir d’entreprendre le transport du buste colossal de Memnon, de Thèbes à Alexandrie, celui-ci en parla à M. Salt, et j’eus moi-même occasion de lui dire, en présence de M. Burkhardt, que je m’estimerais heureux, sans aucune vue d’intérêt, de transporter ce monument, afin qu’il pût être expédié pour le Musée britannique. Le consul parut goûter le projet ; mais il demanda du temps pour y réfléchir. Quelques jours après, la peste, qui s’était manifestée au Caire, l’engagea à se tenir enfermé chez lui.

Le pacha arriva enfin à Soubra ; il était accompagné de quelques personnes qui se connaissaient en hydraulique. La nouvelle machine commença d’opérer ; quoique construite en mauvais bois et en fer qui ne valait pas davantage, elle aurait pu tirer six à sept fois autant d’eau que les machines ordinaires. Le pacha, l’ayant considérée long-temps, décida qu’elle tirait seulement le quadruple. On fit la comparaison, en mesurant la quantité d’eau produite par ma machine, et celle que fournissaient six des leurs. Mais les Arabes forçaient le travail de leurs bêtes de somme, au point que celles-ci n’auraient pu continuer au-delà d’une heure sur ce pied : aussi eurent-ils le double de la quantité d’eau ordinaire. Malgré tout cela, la décision du pacha était en ma faveur,