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voyages en égypte,


l’éviter je me dirigeai en droite ligne sur Louxor. J’étais à environ cent cinquante pas des propylées, quand un groupe d’hommes se porta en toute hâte sur nous ; c’étaient une trentaine d’Arabes ayant à leur tête les deux agens et compatriotes de M. Drovetti, Lebulo et le rénégat Rosignano. Lebulo commença par m’apostropher, en me demandant pourquoi je me permettais d’enlever un obélisque qui ne m’appartenait pas ; il ajouta que je leur avais joué tant de tours, qu’il était temps de m’empêcher de leur en jouer d’autres. En même temps il saisit d’une main la bride de mon âne, et de l’autre il me prit par le gilet, pour m’empêcher d’avancer ; un gourdin était pendu à un bouton de son habit : dans le même temps mon domestique fut assailli par un bon nombre d’Arabes, dont deux étaient toujours au service de M. Drovetti. Le renégat Rosignano seconda son camarade, en me pointant sur la poitrine un fusil à double canon, et en m’accablant d’injures. Mon domestique se défendit le mieux qu’il put, mais il fut renversé, et on lui arracha les pistolets de sa ceinture. Lebulo, Rosignano, les deux Arabes de M. Drovetti armés de pistolets, et beaucoup d’autres munis de bâtons, vomirent ensemble des injures contre moi : l’un des agens, tout en continuant de