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en nubie, etc.


blierait pas sans doute que ce que je faisais pour moi, serait encore pour le parti anglais. Il ne me répondit rien à ce sujet ; mais je vis facilement dans sa physionomie qu’il apprenait avec déplaisir que mes nouvelles recherches tourneraient encore à l’avantage de l’Angleterre. Si M. Salt eût pu se trouver là, il se serait convaincu que ce chef n’était pas dans le lointain ce qu’il avait affecté d’être en présence du consul.

Il mit sur le tapis la petite anecdote de la pipe fabriquée par M. Cailliaud, et vendue comme antique à M. Salt ; il en rit beaucoup, et exprima son étonnement de ce qu’un homme aussi instruit avait pu se laisser abuser jusqu’à ce point. Je lui répondis qu’il n’y avait rien d’étonnant en cela, puisque nous achetions des paysans beaucoup d’objets, bons et mauvais, en lots, que nous n’examinions en détail qu’en les partant chez nous ; et qu’ainsi la pipe avait pu se trouver et être achetée dans un de ces lots[1]. Il me fit

  1. Le comte de Forbin parle de cette pipe ; mais, Selon le voyageur français, ce fut un homme du pays qui la vendit. Voici ses expressions : « On abusait parfois du goût que professait, pour tous les objets d’antiquité, un voyageur fort éclairé, qui se trouvait alors à Thèbes. Un Arabe gagné par le mamelouk Yousef, alla présenter avec mystère, à l’amateur de raretés, une pipe sur laquelle