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voyages en égypte,


le grand cheik et le cadi de l’autre village s’avançaient vers Zabou. Je remarquai que cette nouvelle ne fit pas plaisir à quelques uns de nos cheiks ; cependant nous nous hâtâmes d’aller au-devant d’eux. Quand nous atteignîmes le village, le groupe s’approchait de nous. Le premier était un homme à cheval, d’une bonne mine ; il était vêtu de toile de fin rayée en bleu, coiffé d’un turban rouge, et armé de pistolets et d’un fusil. J’appris que c’était le grand cheik de l’Elloah. L’autre avait l’air du plus grand rustre que j’aie jamais vu. Vêtu en toile verte, et armé, comme son compagnon, de pistolets et d’un fusil, il se faisait remarquer par son turban de schall de cachemire qu’il s’était procuré pendant son séjour au Caire : c’était le cadi et cheik, ou le juge et desservant du culte. Ces deux personnages étaient suivis d’une vingtaine de cavaliers et d’autant de piétons, tous munis de fusils, sabres et pistolets. Mon guide, qui s’était retiré tout près de moi, m’apprit que c’étaient les deux principaux chefs de l’Elloah.

Arrivé aux murs qui servaient d’enclos au village, cheik Salem s’arrêta, descendit de cheval, et regarda autour de lui, pour voir s’il trouvait des personnes de connaissance. Le cadi en fit autant ; leur suite se groupa autour d’eux. On