Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 2.djvu/208

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
200
voyages en égypte,


mais d’un ton plus brusque : « C’est pour des trésors, et non pour des pierres que vous venez ici. Qu’avez-vous à faire de pierres ? » Je lui répondis que je n’avais pas besoin de trésors, et que je ne cherchais que des pierres ; que je ne désirais même pas en emporter à moins qu’ils n’y consentissent ; et que, pour preuve de ma bonne foi, je promettais de leur donner tous les trésors que je trouverais.

Cette proposition donna à réfléchir au cadi ; et cheik Salem fit observer que si je trouvais quelque trésor chez eux, le pacha d’Égypte viendrait envahir leur pays, pour s’en emparer. Cette observation était très-juste ; cependant je lui dis que mes découvertes ne les exposeraient à aucun danger puisque je ne songeais point à chercher des richesses. « Mais pourquoi, reprit le cadi, venez-vous donc dans ce pays ? » Je lui expliquai de nouveau mon but ; j’ajoutai que je ne voulais que regarder, s’ils y consentaient ; sinon, je m’en retournerais dès demain au Nil, puisqu’ils mettaient tant d’obstacles au voyage d’un étranger qui ne désirait que voir quelques pierres. Cette insouciance simulée eut un bon effet. Les deux cheiks commencèrent à se relâcher de leur rigueur. Le café et le tabac vinrent fort à propos à mon secours. Tout le monde se mit à