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en nubie, etc.


les suspendit enfin, persuadé sans doute qu’il ne trouverait plus rien d’important. Ce fut sur ce terrain abandonné que je désirai reprendre les recherches. Lorsque j’en parlai à M. Beechey, il me répondit que cela ne se pouvait pas, puisque le consul s’était réservé ce terrain. Cependant j’avais trop d’espoir d’y faire quelque découverte précieuse, pour ne pas m’y livrer aux recherches soit pour mon propre compte, soit pour celui du consul.

Je commençai donc mes travaux, et ayant remarqué qu’on n’avait pas fouillé l’emplacement du sekos et de l’intérieur du temple, je désignai cette place aux ouvriers. Le sort me favorisa tellement que, dès le second jour des fouilles, nous trouvâmes une grande statue que l’on peut mettre au rang des plus belles statues des anciens Égyptiens ; elle représente un homme assis, et ressemble, sous tous les rapports, au grand colosse de Memnon ; elle porte, comme celle-ci, des hiéroglyphes sculptés sur le siége ; haute d’environ dix pieds, elle est du plus beau travail, et faite en granit gris qui a cette particularité qu’il est farci de parcelles de la couleur du similor. Je n’ai vu que deux morceaux de sculpture exécutée dans cette espèce de pierre, savoir cette statue, et une autre à tête de lion.