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voyages en égypte,

Les hommes armés furent régalés par les cheiks du village de Zabou, qui, voyant que j’allais avoir les bonnes grâces des gens de l’autre village, me firent aussi plus d’amitiés ; cependant invité par moi à venir dîner avec nous, ils s’y refusèrent ; le cadi les en pria lui-même : alors ils vinrent, et et nous nous assîmes tous autour d’une grande écuelle de bois, à l’exception de cheik Salem qui ne mangeait avec personne. Je lui en demandai plusieurs fois la raison ; il ne me répondit que par un sourire. Je crois m’être aperçu que les deux villages ne vivant jamais en bonne intelligence, le grand cheik ne voulait pas manger avec le peuple de Zabou, pour n’être pas tenu, après ce repas commun, selon leurs usages, à conclure une paix éternelle avec lui. Cependant je peux m’être trompé dans ma conjecture, et comme cette affaire était trop délicate pour que je pusse m’y mêler en ma qualité d’étranger, je n’insistai pas davantage. Dès que le groupe eut fini de dîner, on apporta au cheik la part qu’on lui avait réservée. Il m’invita à dîner avec lui ; et, comme mon premier dîner n’avait pas été très-copieux, j’acceptai son invitation.

Après avoir pris le café, ils se levèrent tous. Quelque temps après nous nous apprêtâmes à les suivre. Avant notre départ les cheiks de Zabou