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en leur pouvoir. Il faisait déjà sombre, et nous étions dans une grande confusion, comme c’est l’usage dans les bâtimens turcs où l’on n’a d’autres guides que les étoiles, ce qui n’empêche pas ces gens de se prétendre bien plus instruits que les Européens.

J’insistais sur ce que l’on évacuât mon cabinet, conformément au contrat. Après avoir employé tous les moyens pour maintenir le dépôt de melons dans ce cabinet, ils consentirent enfin à en enlever une partie le soir même, et le reste le lendemain matin ; mon bagage fut descendu et je m’arrangeai aussi bien qu’il était possible. Les vents changèrent et après trois jours de contrariété nous fûmes obligés d’entrer à Chypre, où nous nous arrêtâmes trois autres jours. Après avoir mis de nouveau à la voile, nous fûmes encore contrariés par les calmes, et ce ne fut que treize jours après avoir quitté Jaffa, que nous entrâmes dans le port de Damiette. Je n’ai jamais autant souffert de la mer que pendant ce voyage insignifiant ; pendant toute la traversée j’étais attaquée d’une fièvre bilieuse. Je ne puis assez me louer de la conduite respectueuse et décente des deux Italiens, et des secours qu’ils me fournirent. C’est dans ces momens qu’on apprécie ce que valent les hommes, et je regrette beau-