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en nubie, etc.


provisions qu’il eût été dangereux pour moi d’acheter journellement au dehors, à cause de la peste qui commençait à se manifester. Je n’eus pour compagnes de ma solitude que des antelopes, des brebis, des chèvres et des volailles. J’avais recueilli un grand nombre de caméléons ; mais, pendant cinq mois d’essai, je ne pus jamais réussir de les faire vivre au-delà de deux. Les Arabes de la basse Égypte, pour les prendre, se jettent sur ces animaux ou leur lancent des pierres, ou les frappent avec des bâtons ; les Nubiens, au contraire, quand ils font la chasse aux caméléons, se couchent doucement à terre, et quand ces animaux descendent des dattiers, ils les saisissent par la queue, et y attachent un cordon, ce qui laisse au moins leur corps intact.

Je ne dirai, àu sujet des caméléons, que ce que j’ai eu lieu d’observer pendant plusieurs mois, que j’en ai eu avec moi. D’abord ils sont très-acharnés contre leur propre espèce, et on ne peut les tenir enfermés ensemble sans qu’ils se mordent la queue et les jambes. Il y a trois espèces de caméléons, qui diffèrent par leurs couleurs. L’espèce la plus commune a le corps vert, mais marqué, d’une manière belle et régulière, de noir et de jaune. Cette espèce, très-abondante, ne change point de couleur, si ce n’est