Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 2.djvu/325

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trouvé leurs compatriotes établis sur les montagnes de Sinaï. Les gouverneurs de la Nubie, lèvent un tribut sur toutes les marchandises que les marchands des deux villes importent du midi ; mais, nombreux et bien armés, les marchands Aleykat savent se soustraire à la contribution, et c’est ce qui fait leur aisance. Ils vendent, dans la Haute-Égypte, des esclaves, de l’ivoire, de la gomme arabique, des plumes d’autruche et des chameaux achetés à Berber ; et ils se procurent en Égypte les articles qui ont le meilleur débit dans les marchés du midi. Chaque hiver une caravane de trente à quarante chameaux chargés se rend de Seboua au Caire. Les marchands s’arrangent ordinairement avec de pauvres familles nubiennes, à qui ils avancent de petites sommes d’argent et qui font pour eux le voyage de Berber. Au retour le bénéfice se partage à moitiés égales.

La ville de Seboua forme la démarcation entre les deux divisions de Barabras, qui habitent la Nubie -depuis Assouan jusqu’à Deir. Le pays au nord de Seboua est le Wady-el-Kenous, et la contrée au midi de la même ville jusqu’aux frontières de Dongola, le Wady-Nouba. Les Arabes Kenous ou habitans du premier sont originaires du Nedjed ; il se trouve aussi parmi eux des descendans des Bédouins des environs de Bagdad ; les Kenous se subdivisent en un grand nombre de petites tribus qui se font souvent la guerre. Leur langue diffère entièrement de l’arabe ; il en est de même du Nouba. Il est remarquable, dit M. Burckhardt, que deux langues étrangères aient pu se maintenir jusqu’à présent entre deux pays, l’Égypte et le Dongola, où l’arabe est la langue dominante.