Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 2.djvu/327

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tumês, placées deux à deux et se donnant la main. Le Mendès, ou Priape égyptien, se voit aussi en divers endroits. Les deux rangs de piliers qui conduisent de l’entrée de la nef au sanctuaire, annoncent l’enfance de l’architecture, n’étant que des étais taillés grossièrement dans le roc. Les murs de la nef sont couverts de figures mystiques d’un travail plus grossier que celles d’aucun autre temple d’Égypte. On y remarque entre autres cinq figures en longues robes, ayant la tête rase, et portant sur leurs épaules un bateau, qui est soutenu aussi au milieu par un homme ayant une peau de lion sur l’épaule. Un globe ailé surmonte l’entrée du sanctuaire, dans lequel on voit les bases de quatre statues taillées dans le mur. De chaque côté du sanctuaire sont percées de petites chambres : l’une d’elles a une profonde excavation qui a probablement servi de sépulcre. M. Burckhardt a trouvé aussi des tombes creusées dans le flanc de la montagne auprès du temple. Au-dessus de ces cavernes étaient des mots grecs. Au sujet de la figure de Briarée qu’on voit si souvent, M. Burckhardt remarque ailleurs que dans les temples de Nubie, il est toujours représenté avec des cheveux ronds et des anneaux d’oreilles, précisément comme les Noubas et habitans actuels de Mahass. Il pense que la défaite et l’exécution de quelque grand chef bédouin par un roi d’Égypte, a pu donner lieu à la fable des prêtres au sujet d’un monstre à tant de têtes et de bras. On dit encore aujourd’hui par forme d’adage, dans l’Orient, au sujet des pillards bédouins : coupez-leur une tête, et il en naîtra cent.

Tom. I, p. 124. Ville d’Ibrim. Les habitans d’Ibrim, qui, grâce à leur origine bos