Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 2.djvu/335

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Tom. II, p. 257. Femmes nubiennes.

Je citerai ici tout au long les remarques de M. Burckhardt, auxquelles madame Belzoni fait allusion.

« Les Nubiennes, dit ce voyageur, sont toutes bien faites, et, sans être jolies, elles ont généralement la physionomie douce et des manières fort agréables : j’ai même vu des beautés parmi elles. M. Denon ne leur a sûrement pas rendu justice. Il est vrai que depuis leur enfance elles sont accablées par un travail continuel, étant chargées de tout le ménage, tandis que les hommes ne se livrent qu’à l’agriculture. De toutes les femmes de l’est, celles de la Nubie ont le plus de vertu ; ce qui fait d’autant plus leur éloge, que le voisinage de la Haute Égypte, où la licence dés mœurs est à son comble, aurait pu exercer quelque influence sur elles. Pendant mon séjour à Esné, des filles venaient tous les matins à ma demeure pour vendre du lait ; les Égyptiennes entraient hardiment dans la cour, et découvraient leur face, ce qui équivalait à une offre de leurs personnes ; mais les filles des familles nubiennes établies à Esné, restaient modestement sur le seuil de la porte ; rien ne pouvait les engager à entrer, et elles y recevaient le prix de leur lait sans lever leur voile. Les Nubiens achètent leurs femmes des parens. Le prix ordinaire chez les Kenous, est de douze mahboubs ou trente-six piastres. Ils se marient fréquemment avec les Arabes Ababdeh, dont quelques uns cultivent la terre comme eux. Une fille ababdeh vaut six chameaux, que l’on donne au père ; celui-ci en rend trois à sa fille pour être la propriété commune du jeune couple. En cas de divorce, la moitié de la valeur des trois autres chameaux se restitue au mari. Dans la Haute