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en nubie, etc.


que le bey venait d’envoyer à bord du pain, des légumes et une brebis ; nous répondîmes à cet envoi par le présent d’un fusil et d’un peu de poudre. D’après notre désir, il nous envoya un soldat pour nous escorter partout où nous irions ; mais il nous enjoignit expressément de ne point emporter d’émeraudes des mines. Malgré ses formes européennes, Ibrahim était pourtant trop turc pour s’imaginer que nous nous enfoncions dans les déserts uniquement pour voir des montagnes et du sable, et que nous pouvions résister à la tentation de nous approprier les pierres précieuses que nous verrions. Nous nous remîmes en route le lendemain, et nous nous arrêtâmes ce jour à l’île d’Hovasi, au-dessous d’Edfou.

Il était déjà tard ; et en approchant de l’enceinte qui protégeait le village contre les eaux, nous fîmes une si grande peur aux fellahs, qu’ils accoururent tous à l’endroit où nous étions, et nous forcèrent d’amarrer à un autre endroit où il n’y avait pas de danger d’endommager la digue ; ils nous surveillèrent attentivement toute la nuit. Nous ne pûmes les blâmer ; si notre bateau avait fait une brèche à leur faible rempart, tout le village aurait été perdu.

Le 21 dans la matinée nous nous rendîmes tous chez le cacheff pour lui demander ce dont