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voyages en égypte,

Le puits auprès duquel nous avions fait notre halte, est entouré de rochers comme d’un amphithéâtre, et sur ses bords s’élèvent des arbres. En hiver c’est le rendez-vous de tous les habitans solitaires des montagnes. Cette saison est aussi celle des amours et des mariages qui se célèbrent avec des cérémonies particulières. Le jeune Arabe qui a jeté les yeux sur une jeune fille, envoie un chameau au père : si le présent est accepté, il obtient accès auprès de celle qui a su charmer son cœur ; il se présente devant elle, accompagné d’un témoin, pour lui faire sa proposition. Dès qu’elle est agréée, on fixe le jour de la noce, et pendant sept jours l’amant ne peut voir sa future. Le huitième enfin, elle lui est présentée dans la tente du père. Ce jour on mange, en signe de réjouissance, quelques brebis maigres, et on assiste à des courses de chameaux. Le lendemain le jeune couple fait son entrée dans la tente du mari. Le chameau envoyé au père avant les fiançailles devient la propriété de la jeune femme. Si dans la suite le mari s’ennuie d’elle, il est maître de la renvoyer avec son chameau à la tente paternelle. Un usage particulier à ces Arabes, et qui ne serait peut-être pas sans utilité dans d’autres contrées, c’est que la mère de la jeune épouse ne peut parler de sa vie à son