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voyages en égypte,


avait six mois, elle n’avait pas encore eu de succès. Excédés de fatigues et de besoins les ouvriers maudissaient leur sort. Il s’étaient plusieurs fois soulevés contre leurs chefs, et, dans une de ces émeutes, ils en avaient tué deux. Les mines creusées par les anciens étaient toutes encombrées par les éboulemens du terrain supérieur, et on n’y pénétrait qu’avec beaucoup de danger. C’était par des ouvertures dont quelques unes n’avaient pas plus de largeur que le corps humain, qu’il fallait y arriver en rampant. Le jour de notre arrivée un des ouvriers faillit périr dans ces souterrains. Pendant qu’il pénétrait dans un ancien passage, un écoulement lui coupa la retraite, et l’aurait presque tué sur la place. Par de grands efforts on réussit néanmoins à le retirer vivant.

Nous allâmes visiter l’entrée des mines : elle ressemble à celle des tombes communes de Gournah. Je remarquai que les cavités étaient pratiquées de manière à suivre les filons de mica et de marbre. On en avait creusé fort avant dans la montagne, pour trouver les gangues d’émeraudes. La montagne est percée de part en part ; on peut juger par la quantité de décombres qu’on en tire, de l’immense étendue de ces cavernes. Aucun plan régulier n’a guidé les anciens dans ces excavations ; elles sont tantôt plus ou moins