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voyages en égypte,


naissance des mines autour de Bérénice : cependant comment tous ces chameliers se seraient-ils accordés à nous tromper, uniquement pour faire plaisir à un homme avec lequel ils n’avaient point de relation ? Je ne savais donc que penser. Ce qui contrariait encore notre curiosité archéologique, c’était le défaut de provisions. Nous étions pourvus de biscuit pour vingt jours ; mais nous n’avions point de viande, point d’eau ; pour notre souper nous étions réduits à du biscuit et du mouton tué depuis trois jours ; je me félicitais de n’avoir pas l’odorat sensible.

Le lendemain, quand il fit jour, nous aperçûmes à la distance de quatre à cinq milles et au sud-est de la vallée où nous avions passé la nuit, une haute montagne. En attendant le retour de nos chameaux, nous résolûmes de la gravir, pour avoir une vue générale du pays, et découvrir peut-être notre Bérénice. Nous nous dirigeâmes donc par la vallée appelée par les indigènes Wady-el-Gimal, vers cette montagne. Le vallon que nous traversâmes était charmant ; Fegley l’ombrageait partout ; on y voyait aussi des bouquets d’autres arbres du pays, tels que le Suvaroe et le Debbo. Les rochers qui se prolongeaient sur les deux côtés, offraient au voyageur fatigué des asiles attrayans par leur fraîcheur.