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LE MAJOR PIPE ET SON PÈRE

— Il me semble, reprit le patron, se grattant le nez, que vous parlez l’anglais comme le français ?

— Je… j’ai appris l’allemand, reprit Barbet.

— Ah ?… Enfin, le capitaine Renaudin offre au journal une invitation pour un rédacteur… invitation qui permettra de visiter le front, puis l’Angleterre.

Barbet rajusta sa cravate. Le patron toussota, et le fixant des yeux :

— C’est vous que j’ai désigné.

Barbet respira largement.

— Vous allez vous mettre en rapport avec le capitaine, qui vous donnera les détails du voyage. Pas un sou à débourser : le quartier général anglais, et, de l’autre côté de l’eau, le Gouvernement, vous recevront. Vous partez dans deux jours, restez une dizaine, rapportez des articles. Ça va ?

— Oh ! bredouilla Barbet, je… serais difficile si ça n’allait pas.

— Alors, entendu… Messieurs, je suis obligé de vous quitter. Mon capitaine, je vous remets entre les mains aimables de Barbet. Encore merci, et mes excuses de n’avoir pu vous donner le rédacteur que vous demandiez.

Barbet avait dressé l’oreille.