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LE MAJOR PIPE ET SON PÈRE

son pauvre laid visage, mais elle avait des mains blanches et jolies. M. John Pipe dit, la gorge serrée :

— Braves petites mains qui vont soigner des misérables ! Oh ! le guerre, mongsieur Bâbette, quel imbécile criminel, ce Fritz !

On fermait les portières. Barbet, en deux mots, exprima combien il était reconnaissant à ses hôtes britanniques de leur accueil exquis et il déclara à M. John Pipe qu’il était le digne père d’un fils tel que lui.

À ce rappel de son fils, M. John Pipe sauta :

— Oh ! je suis oubliant ! Le lettre… le lettre de mon bon humeuré garçon contenant le histoire si drôle !

Par bonheur, on chargeait encore des bagages dans le fourgon du train. M. John Pipe eut le temps de fouiller dans son portefeuille et cette fois, enfin. Barbet connut l’histoire impayable du jeune major James Pipe.

L’histoire se passe à Salonique. Des Anglais viennent de prendre une tranchée ennemie ; dedans ils trouvent des Boches et un bouc, qui doit venir des lignes turques et être là pour la boucherie ; enfin, de cette tranchée, il s’échappe une redoutable infection.