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ACTE QUATRIÈME
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La brave fille ! Maintenant, elle ne veut plus rien lâcher !

(Elle sort.)

Le Président. — Alors, on ne peut même pas garder les portes !… C’est révoltant !… Monsieur le Substitut…

Le Substitut. — Messieurs, après une déposition si impressionnante, mes paroles ne peuvent être qu’extrêmement simples. En un siècle où la Science occupe la première place parmi les préoccupations et les gloires humaines, qu’ai-je à faire sinon à m’incliner devant les observations de l’illustre Docteur Sandoinet ? Les débats, Messieurs, s’étaient engagés sur un chemin hasardeux, et tout à coup, le Docteur vient de nous indiquer la route droite de la vérité. Nous avons en mains, pour défendre la Société, deux articles, 30 et 31 de la loi du 29 Juillet 81. Mais ces articles ne valent que pour des cerveaux révoltés ou injurieux. Or, le cas présent n’est-il pas plus triste ? Il s’agirait d’un cerveau débile. Aussitôt, la grande figure de la Loi n’est plus seule devant vos yeux. Voici celle de la Pitié, qui, appuyée sur la Médecine, vous indique un geste d’absolution Messieurs, regardez et réfléchissez !

Emmanuel. — Ça c’est très chic ! On sent le vieux camarade.

(Pendant la plaidoirie, il a lu le mot apporté par Antoinette, et ouvert le paquet.)

Le Président. — La cause est entendue. Le Tribunal, après en avoir délibéré…

Emmanuel, se levant. — Monsieur le Président…

Le Président. — Qu’est-ce qu’il y a ?