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(57) vant plusieurs places investies par des troupes du Don, aucune autre cavalerie n’aurait pu rendre de meilleurs services.

L’intelligence et l’esprit rusé du Cosaque sont assez connus. Personne ne sait mieux que lui, ce qui se passe chez l’ennemi, et en donner des nouvelles ; mais ce n’est certainement point par les moyens qu’emploient les espions.

La finesse de l’ouïe du Cosaque est presque surnaturelle, 1l place l’oreille contre terre, et il entend souvent une canonnade à vingt milles de distance ; il se trompe même rarement sur sa direction. Sa vue est aussi parfaite ; là où on n’aperçoit souvent qu’un point noir à l’ho- rison, il reconnaît si c’est un fantassin, et même si c’est un Cosaque ou un cavalier régu- lier ; dans ce dernier cas, l’allure et les mou- vemens de tête qui distinguent les chevaux du Don des autres races, lui servent de signes de reconnaissance. Le Cosaque ne fait usage que d’un bridon pour conduire son cheval ; néan- moins, le hussard le plus leste ne peut lui être comparé pour la célérité des mouvemens.

Aucune troupe ne possède. à un plus haut degré que celles du Don, le talent de s’orienter. Les étoiles servent de boussole au Cosaque :  ; les différentes empreintes des pas des chevaux, les branches d’arbres cassées dans les bois, etc.,