Page:Benoit L Atlantide.djvu/189

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— J’ai essayé, — reprit-il, — vis-à-vis d’Antinéa, de tous les trésors de la plus subtile dialectique. Peine perdue. « Mais enfin, ai-je dit, à bout d’arguments, pourquoi pas M. Le Mesge ? » Elle s’est mise à rire. « Pourquoi pas le pasteur Spardek ? a-t-elle répondu. MM. Le Mesge et Spardek sont des érudits que j’estime. Mais

Maudit soit à jamais le rêveur inutile,
Qui voulut, le premier, dans sa stupidité,
S’éprenant d’un problème insoluble et stérile,
Aux choses de l’amour mêler l’honnêteté.

« En outre, a-t-elle ajouté, avec ce sourire qu’elle a réellement charmant, il est probable que tu ne les as ni l’un ni l’autre bien regardés. » Ont suivi quelques compliments sur ma plastique, auxquels je n’ai rien trouvé à répondre, tant ces quatre vers de Baudelaire m’avaient désarçonné.

« Elle a daigné m’expliquer encore : « M. Le Mesge est un savant qui m’est utile. Il connait l’espagnol et l’italien, classe mes papiers et s’efforce de mettre en ordre ma généalogie divine. Le révérend Spardek sait l’anglais et l’allemand. Le comte Bielowsky possède à fond les langues slaves ; en outre je l’aime comme un père. Il m’a connue petite du temps que je ne songeais pas encore aux bêtises que tu sais. Ils me sont indispensables dans les rapports que je peux avoir avec des visiteurs de nationalités différentes, quoique je commence à user assez bien des dialectes dont j’ai besoin… Mais voilà bien des mots, et c’est la première fois