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Page:Benoit L Atlantide.djvu/261

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— Ce que tu voudras, ce que tu me demanderas, je le ferai, je le ferai.

Mes sens sont aiguisés, décuplés. Ma tête renversée repose sur un petit genou nerveux et doux. Les nuages d’odeurs tourbillonnent. Il me semble soudain que les lanternes d’or du plafond se mettent à osciller comme des encensoirs géants. Est-ce ma voix, cette voix qui répète dans un rêve :

— Ce que tu voudras, je le ferai.

Presque contre mon visage, j’aperçois celui d’Antinéa ; dans les prunelles immenses, une lueur étrange a passé.

Un peu plus loin, je vois les prunelles fulgurantes d’Hiram-Roi. À côté de lui, il y a une petite table de Kairouan, bleu et or. Sur cette table, je vois le timbre qui sert à Antinéa pour appeler. Je vois le marteau dont elle l’a heurté tout à l’heure, un marteau à manche d’ébène très long, à lourde tête d’argent… le marteau avec lequel le petit lieutenant Kaine a donné la mort.

Je ne vois plus rien…