Page:Benoit L Atlantide.djvu/272

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s’y blottir. Des oreillettes du pschent ruisselait un collier d’émeraudes, dont le premier rang passait sous le menton têtu, en forme de jugulaire, tandis que les autres descendaient en rond sur la gorge nue.

Quand j’entrai, elle eut un sourire.

— Je t’attendais, — fit-elle simplement.

Je m’avançai, et, quand je fus à quatre pas du trône, je m’arrêtai, droit devant elle.

Elle me regardait ironiquement.

— Qu’est ceci ? — fit-elle avec le plus grand calme.

Je suivis la direction de son geste. Je vis le manche du poignard qui émergeait de ma poche.

Je le retirai complètement, et le tins ferme dans ma main, prêt à frapper.

— La première de celles de vous qui bougera, je la ferai abandonner à six lieues d’ici, toute nue, au milieu du désert rouge, — dit froidement Antinéa à ses femmes, parmi lesquelles mon geste avait fait courir un murmure de frayeur.

Elle reprit, s’adressant à moi :

— Ce poignard est à la vérité bien laid, et tu me parais bien mal le tenir. Veux-tu que j’envoie Sydya dans ma chambre te chercher le marteau d’argent ? Tu le manies mieux que ce poignard.

— Antinéa, — dis-je sourdement, — je vais vous tuer.

— Dis-moi tu, dis-moi tu. Tu me tutoyais bien hier soir. N’oses-tu devant celles-ci ? — fit-elle