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STANCES, SONNETS, ÉPIGRAMMES.




STANCES.

L’Amant indifférent.


Non, je ne monte point à ce point d’insolence,
Que d’oser sans raison, d’un courage effronté,
Soûtenir de mes mœurs la trop grande licence,
Et la lasciveté.

Je ne les cèle plus, mes vœux illégitimes,
Si la confession amoindrit le péché ;
Insensé que je suis, je découvre des crimes
Que tout autre eût caché.

Quoique je les haïsse, et que je les déteste,
Mon âme encor pour eux a des désirs puissans :
C’est un subtil venin, c’est une douce peste
Qui veut charmer mes sens.