Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/110

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— On est venu me chercher ! expliqua-t-il à la servante effarée qui lui avait ouvert la porte. J’avais promis d’être là à vingt-deux heures, mais j’ai été retardé par la foule.

La servante lui balbutia précipitamment une question.

— Oui, je crois bien que c’est vrai ! répondit-il. Toute perspective de guerre a disparu, et c’est la paix universelle. Mais ayez la bonté de me conduire là-haut !

En traversant l’antichambre, il éprouvait une curieuse sensation d’être en faute. Ainsi, c’était là que demeurait Brand, cet éloquent et passionné ennemi de son Dieu ! Et voici que lui, un prêtre, se glissait dans cette maison, sous le couvert de la nuit ! En tout cas, il se dit que la responsabilité en retomberait sur d’autres.

Devant la porte d’une chambre, au premier étage, la servante se retourna vers lui.

— Monsieur est médecin ? demanda-t-elle.

— Cela me regarde ! répondit brièvement Percy, en ouvrant la porte.

Avant qu’il eût le temps de la refermer, un petit cri jaillit de l’un des coins de la chambre.

— Oh ! que Dieu soit loué ! Je croyais déjà qu’I m’avait oubliée ! Vous êtes prêtre, mon père ?

— Oui, je suis prêtre. Ne vous souvenez-vous pas de m’avoir vu, dans la cathédrale ?

— Oh ! oui, oui, mon père ! Je vous ai vu prier. Oh ! que Dieu soit loué !

Percy la considéra un moment, examine son vi-