Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

s’asseoir, tandis que lui-même se tenait de bout devant la table, les mains enfoncées dans les poches de son veston. Il y eut un assez long silence, pendant lequel Percy, machinalement, étudia la personne du jeune orateur. Il considérait cette taille droite, mince, la courbe élégante des mâchoires, le nez allongé, les cheveux d’un noir d’encre, l’expression idéaliste des grands yeux sombres, profondément enfoncés sous un vaste front. Tout à coup, la porte se rouvrit, et Mabel arriva en courant. Elle mit une main sur l’épaule de son mari.

— Assieds-toi, Olivier, dit-elle ; il faut que nous causions à l’aise…

Et lorsque tout le monde fut assis, Percy d’un côte de la table et les deux jeunes gens, l’un près de l’autre, sur un petit canapé en face de lui, c’est encore Mabel qui reprit :

— Ceci doit être arrangé tout de suite, dit-elle ; mais simplement et sans drame ! Tu entends, Olivier ? Je te défends de faire un éclat ! Elle parlait d’une voix franche et assurée, avec un mélange charmant de tendre confiance et d’autorité.

— Et puis, Olivier, poursuivit-elle, en passant son bras autour de la taille de son mari, ne regarde pas monsieur avec cette expression comique d’amertume ! Il n’a fait aucun mal !

— Aucun mal ? murmura Olivier.

— Aucun, absolument ! Quelle importance cela peut-il avoir, ce que pense et croit cette pauvre femme, là-haut ?… Mais maintenant,