Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/325

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tite chambre aux murs crépis de boue, proche de celle du Saint-Père, et entendit un pas montant l’escalier. Le soir précédent, il avait laissé le pape, comme d’ordinaire, s’occupant à ouvrir la pile de lettres venues du cardinal Corkran ; et, là-dessus, il s’en était allé tout droit vers son lit, et n’avait fait qu’un somme jusqu’à maintenant. Une minute ou deux encore, il resta étendu, à demi somnolent, écoutant chaque battement des pieds sur les marches : mais bientôt il se redressa brusquement, car un coup avait été frappé à sa porte ; un second coup, et le voici sautant hors du lit, dans sa longue tunique de nuit, se hâtant de renouer sa ceinture, et se précipitant vers la porte pour ouvrir !

C’était le pape qui se tenait debout, sur le seuil, avec une petite lampe dans une de ses mains, — car l’aube commençait à peine de poindre, — et un papier dans l’autre.

— Je vous demande pardon, mon père : mais il s’agit d’un message qu’il faut que nous en voyions tout de suite à Son Éminence !

Ensemble, ils traversèrent la chambre du pape, gravirent l’escalier abrupt, et émergèrent à l’air froid et limpide du haut de la maison. Le pape souffla sa lampe, et la posa sur le parapet.

— Mais vous allez avoir froid, mon père ! Allez chercher votre manteau !

— Et vous, Sainteté ?

Sylvestre fit un petit signe négatif, et se dirigea vers l’abri ou était installé l’appareil du télégraphe sans fil.