Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/371

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ainsi, je suis tout à fait sûre qu’il faut que je m’en aille !

« Et puis, il y a ceci, que je désire que tu saches : c’est que je n’ai pas peur, pas du tout peur ! Je ne puis pas comprendre comment quelqu’un pourrait avoir peur, — à moins, bien entendu, d’être un chrétien. — Oh ! si j’étais chrétienne, il me semble que j’aurais une peur affreuse ! Mais, nous deux, n’est-ce pas, nous savons à coup sûr qu’il n’y a rien, au delà de la mort ? C’est de la vie que j’ai peur, seulement de la vie ! Après cela, s’il y avait à souffrir, naturellement j’aurais, tout de même, un peu peur ; mais tout le monde me garantit qu’il n’y a absolument pas l’ombre de souffrance, et que c’est, simplement, comme si l’on s’endormait. Les nerfs périssent avant le cerveau. Si bien que je vais faire la chose moi-même, sans personne autre dans la chambre. Dans quelques minutes, ma garde, la sœur Jeanne, avec qui je me suis liée très affectueusement, va m’apporter l’appareil, et puis elle me laissera.

« Pour ce qui est des suites, tu feras exactement comme il te plaira. La crémation aura lieu demain à midi : tu pourras y venir, si tu veux. Ou bien tu n’auras qu’à téléphoner, et l’on t’enverra l’urne. Tu as désiré avoir l’urne de ta mère, dans notre jardin : peut-être seras-tu heureux, aussi, d’avoir la mienne ? Et quant à tout ce qui m’appartient, il va sans dire que je te le laisse.

« Et maintenant, mon chéri, il y a encore ceci