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SCIENCE DE LA MORALE.

ser. Ces motifs peuvent être mis en action par la seule indication de leur existence ; quelquefois aussi, ils peuvent être créés : dans l’un et l’autre cas, ils influeront sur la conduite des hommes, et il est impossible d’en prévoir toujours les résultats ; les affections et la volonté sont affectées par les motifs qui leur sont assignés, comme la harpe éolienne par les vents qui font vibrer ses cordes. En offrant des motifs, nous nécessitons des actes ; en éveillant l’attente de peines ou de plaisirs éventuels, nous influons sur la moralité. La déférence du disciple sera en raison de sa confiance dans les opinions et la sympathie du maître ; et la puissance de ce dernier, pour prescrire ou défendre certains actes, sera en proportion de la peine ou du plaisir excités par la désapprobation ou l’approbation qu’il lui aura été possible d’attacher à ces actes. Pour juger du mérite de l’oeuvre qu’il a entreprise, il devra voir si elle s’accorde avec certains pnncipes par lesquels il consent que les infractions soient jugées.

La tâche du Déontologue est de retirer de l’obscurité où on les a enfouis, ces points de devoirs dans lesquels la Nature a associé les intérêts de l’individu à ses jouissances, dans lesquels son propre bien-être a été lié, combiné, iden-