Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/223

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— Encore de l’hésitation ? Ah çà ! voilà un dépit qui n’a aucune raison d’être et qui, en se prolongeant, deviendrait du plus mauvais goût. Suzanne m’a donné un gendre qui n’était pas précisément celui que je souhaitais. C’est, après tout, un si brave garçon, que je suis bien forcé de lui pardonner d’avoir pris votre place. Mais si ma fille s’est mariée contre mon gré, ce n’est pas une raison pour que vous cessiez de regarder mon toit comme le vôtre.

— Vous m’assurez que madame d’Aubray n’a aucun sentiment malveillant contre moi ?

— Suzanne ! un sentiment malveillant contre quelqu’un ? et contre vous ?… Mais décidément vous êtes fou, mon cher. Comment voulez-vous qu’elle vous garde rancune de son propre caprice, qu’elle vous haïsse pour cette