Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/89

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était ma belle-mère. Je fis effort pour la bien recevoir. Elle fut de son côté tout enjouement, avec l’oubli complet d’une époque néfaste dont sa présence évoquait le souvenir chez chacun de nous. L’usage du monde, la volonté de conquérir à son mari des points d’appui et de l’influence, un immense besoin de suffrages avaient atténué les aspérités de ce caractère. Il semblait que, pour la première fois, Laure rencontrât le fils de M. de Brenne et qu’elle mît tout en œuvre pour se le concilier. Elle plaignit ma longue solitude, me dit la satisfaction qu’elle avait eue de la savoir adoucie, ce qui m’étonna quelque peu, puisque je n’avais pas jugé nécessaire d’informer personne du séjour de miss Sinclair à N*** ; elle m’exprima le désir le plus vif de connaître cette charmante fille à qui l’on était redevable de ma guérison mo-