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et l’on vit porter devant le héros une épée couverte de pierreries. Beowulf prit la coupe d’hydromel ; il n’avait pas lieu de rougir devant les guerriers des trésors dont il lui était fait présent et je ne sache pas que don plus amical ait été fait à un guerrier pendant le festin. Des boucles retenaient le casque en dehors de manière que les épées ne pussent le pénétrer quand le héros irait affronter les ennemis2. Hrothgar fit ensuite amener huit chevaux, avec leurs rênes dorées, dans l’intérieur de la salle ; l’un d’eux richement caparaçonné, était la monture dont se servait le roi pendant les batailles, car jamais il ne manquait de se placer à la tête des combattants. Le prince des Ingwine donna ensuite les coursiers et les armes à Beowulf et lui dit d’en bien jouir. — Tels furent les dons splendides par lesquels il récompensa les exploits de Beowulf : aucune personne soucieuse de dire la vérité ne pourra donc jamais lui infliger de blâme à ce sujet.

XVII

Hrothgar donna en outre, pendant le banquet, des trésors à tous ceux qui avaient traversé la mer avec Beowulf et il compensa par de l’or la mort de celui que Grendel avait assassiné.

Le poète de Hrothgar répéta le chant de Hnæf et l’attaque subite de ce général, en s’accompagnant de la harpe :

« Le guerrier de Healfdene, Hnæf des Scyldingas, tomba à Freswæl. Hildeburh n’eut pas lieu de louer la fidélité des Eotes ; elle perdit dans le combat ses fils et ses frères qui furent blessés mortellement1 par les javelots : c’est pourquoi elle fut remplie de chagrin. Ce n’était pas pour rien que la fille de Hoce se lamenta sur son sort quand elle put voir au retour de la clarté du matin les cadavres de ceux qui lui étaient le plus chers. Le combat n’avait laissé qu’un petit nombre de survivants parmi les ser-