avec de riches dons d’argent, envers les amis de [son] père,
pour que plus tard en retour ils restent auprès de lui,
compagnons de bonne volonté, quand la guerre vient,
et que les gens [le] servent ; c’est par des actes dignes d’éloges que doit
prospérer un homme dans chacune des tribus.
Lors Scyid s’en alla au temps fatal
pour se mettre en route[1], très vigoureux[2], à la garde du Maître ;
lors ils l’emportèrent vers le bord du courant marin,
les doux compagnons, comme il le demanda lui-même,
tandis qu’ami des Scyldings il gouvernait par [ses] paroles :
le cher chef du pays eut longtemps le pouvoir.
Là au havre se tenait avec la proue couverte d’anneaux,
glacé et prêt au départ, l’esquif du noble ;
lors ils déposèrent le cher souverain,
le dispensateur de bagues, sur le sein du vaisseau,
le glorieux auprès du mât. Là il y avait maints objets précieux,
des joyaux apportés de routes éloignées.
Je n’ai pas entendu [parler] d’embarcation plus séamment décorée
d’armes de bataille et de costumes guerriers,
de glaives et de cottes de mailles ; sur son sein gisaient
plusieurs objets précieux, qui avec lui devaient
s’en aller au loin à la merci du îlot.
Ils ne le pourvurent nullement de moins de dons,
de biens publics, que ceux-là le firent
qui au commencement l’envoyèrent au loin,
étant enfant, seul sur les vagues.
Lors ils lui placèrent encore une bannière dorée
haut au-dessus de la tête, ils laissèrent l’eau [le] porter,
le donnèrent à l’homme au trident[3] ; leur âme était triste,
leur humeur soucieuse. Les hommes ne savaient
en vérité dire, les conseillers de la grand’salle,
les héros sous les cieux, qui reçut ce fardeau.
I.