favorisèrent l’art de l’enluminure, l’industrie de la reliure luxueuse.
Leurs femmes, Marguerite de Flandre, Marguerite de Bavière, Isabelle de Portugal et Marguerite d’York, les secondèrent dignement dans cette tâche. Elles eurent leurs bibliothèques particulières[1], présidèrent, stimulèrent des joutes poétiques, tinrent des « cours amoureuses » et furent successivement célébrées pendant leur vie et à leur mort par des poèmes officiels signés des auteurs fameux du temps.
Cette période bourguignonne, qui réunit les noms d’Olivier de la Marche, de Monstrelet, de Chastellain, n’eut toutefois pas de gloire féminine à opposer à celle de notre Christine de Pisan.
Les Flandres ne connurent pas, non plus, la surprenante éclosion de « prodiges féminins » dont l’Italie du xve siècle eut à se glorifier, grâce aux mérites des Costanza Varano, des Ippolita Sforza, des Laura Benzoni qui écrivaient, à l’époque de leur adolescence, des vers latins, grecs et italiens, sans oublier Cassandra Fedele, l’épistolière surnommée « l’honneur de l’Italie », ni l’érudite aveugle Margherita de Ravenne[2].
On s’y occupait, toutefois, beaucoup des femmes ; on y écrivait des œuvres qui leur étaient spécialement destinées : le Champion des Dames,