Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/107

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lui le comprend. C’est toujours la même histoire ; il n’y a pas de beau absolu, et je trouve que vous avez bien de la bonté d’établir des discussions à mon sujet avec Mendelssohn.

Voulez-vous prouver à quelqu’un qu’il a tort d’être impressionné de telle manière plutôt que de telle autre ?… Il n’y a pas plus de tort réel qu’il n’y a de crime, de vice ou de vertu : tout n’est que relation ou convention. Je suis sot de vous dire cela, je pense bien que vous n’en êtes plus à avoir encore les idées contraires : ce sont de vieux lambeaux de langes que vous devez avoir secoués à présent pour jamais.

Vous avez (toujours suivant moi) bien fait de conserver votre adagio et de le mettre en ut ; ce morceau-là est plein de délicatesse. Il paraît que vous n’avez pas écrit de menuet, j’en suis charmé ; il n’en faut plus, on a usé cela.

Je relis votre lettre : Comment ! si j’irai en Allemagne ? — Êtes-vous fou ? Certainement ; je passerai à Wesserling voir Th. Schlösser, puis à Francfort si vous y êtes, puis enfin à Berlin. Mais auparavant je passerai à Paris lâcher deux ou trois bordées musicales à la fin de l’année. Je partirai de Rome dans trois mois et m’arrangerai de manière à passer en France le reste de mon temps d’Italie, ce qui m’économisera un peu d’argent. Mais je ne dis pas cela à M. Horace, auquel je serai obligé de faire un conte, un mensonge bien serré pour pouvoir m’évader.

Dieu vous soit en aide !

Mes amitiés à Gounet, mais sans impiétés, parce que cela l’oppresse, ce qui est contre ma volonté bien nette. Je lui souhaite, pour son nouvel an, une augmentation d’appointements,