Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/111

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XIII.

AU MÊME.


Florence, 13 mai 1832.

Je suis arrivé hier. Je viens de la poste, où je n’ai trouvé que votre lettre seule, au lieu de trois ou quatre que je comptais y avoir. Aussi votre exactitude ressort-elle cette fois avec avantage. Mais, étourneau que vous êtes ! pourquoi oublier tant de choses ?… Vous ne me dites pas même si le prix de l’illustre médaille a suffi pour faire les deux cents francs que je vous devais ; vous oubliez aussi de me dire un mot de ce bon Gounet, et si c’est à lui que vous avez remis le paquet de l’hippopotame.

J’ai laissé Rome sans regret ; la vie casernée de l’Académie m’était de plus en plus insupportable. Je passais toutes mes soirées chez M. Horace, dont la famille me plaît beaucoup, et qui, à mon départ, m’a donné tout entières des marques d’attachement et d’affection, auxquelles j’ai été d’autant plus sensible que je m’y attendais moins. Mademoiselle Vernet est toujours plus jolie que jamais, et son père toujours plus jeune homme. J’ai revu Florence avec émotion. C’est une ville que j’aime d’amour. Tout m’en plaît, son nom, son ciel, son fleuve, ses environs, tout, je l’aime, je l’aime… J’y ai renouvelé connaissance avec un ancien élève de Choron, Duprez, qui est ici le chanteur à la