Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/117

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si l’émeute et le choléra veulent bien le permettre. Vous avez eu la bonté, madame, de me faire espérer pour cette occasion des lettres d’introduction auprès de mademoiselle Allard et de madame Duchambge, et ce que vous m’avez dit de ces deux dames me fait attacher beaucoup de prix à faire leur connaissance. Mon passage à Paris n’aura lieu qu’à la fin de l’année, ainsi que je m’y suis engagé envers M. Horace, et, immédiatement après avoir lâché ma bordée vocale et instrumentale, je partirai pour Berlin à pleines voiles. Mais je m’aperçois que j’ai étrangement abusé de la liberté de vous ennuyer, et, tout honteux, je m’empresse de finir en vous priant de me pardonner ma loquacité.


XV.

À M. FERDINAND HILLER.


La Côte, ce 7 août 1832.

Qu’il a un drôle d’esprit, piquant, agaçant, coquet, cet Hiller ! Si nous étions tous les deux femmes, avec la manière de sentir que nous avons, je la détesterais ; si lui seulement était femme, je la haïrais avec crispation, tant j’abhorre les coquettes. La Providence a donc tout fait pour le mieux, comme disent les jobards, en nous jetant tous les deux sur le globe, armés du sexe masculin.

Non, mon cher mauvais plaisant, vous n’avez pas pu faire autrement que de me faire attendre deux mois votre réponse ; mais je ne puis pas non plus faire autrement que