Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/179

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

je ne sais ce qu’il pense au fond : avec des opinions comme les siennes, il faut s’attendre à tout. Le vieux Hogarth du Daily News était dans une agitation des plus comiques : « J’ai tout mon sang en feu, m’a-t-il dit ; jamais de ma vie je n’ai été excité de la sorte par la musique. » Maintenant je cherche comment je pourrai donner mon second concert. Jullien ne payant plus ses musiciens ni ses choristes, je n’ose m’exposer au danger de les voir me manquer au dernier moment. Hier soir, après Figaro, la défection a commencé. Les cors m’ont averti qu’ils ne viendraient plus. Et mes appointements courent les champs… Dieu sait si je les attraperai jamais.


XLI.

AU MÊME.


Londres, 6 mars [1848].

Mon cher Morel,

Que devenez-vous ? Pourquoi ne m’écrivez-vous pas un mot ? Où en sont vraiment les affaires musicales ? Je l’ai demandé à Desmarest il y a huit jours et, comme de raison, il ne m’a pas répondu. Il faut convenir que Paris est un aimable séjour, et que c’est là, surtout, qu’on peut s’écrier comme je ne sais quel ancien : « O mes amis ! il n’y a plus d’amis ! » Que le feu du ciel et celui de l’enfer se réunissent pour brûler cette damnée ville… Quand serai-je donc arrivé à ne plus songer à ce qu’on y fricotte !… J’espère que nous