Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/325

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Heller et moi, nous irons dîner à Montmorency ou à Enghien où il y a aussi un LAC !!!!!

Adieu à tous les deux.

Je vous plains presque autant que je vous aime.


CXXIX.

À MADAME ERNST[1].


Paris, 14 décembre 1864.

C’est bien charmant à vous, chère madame Ernst, de m’avoir écrit. Je devrais vous répondre d’une façon gracieuse en faisant la bouche en cœur, d’un style bien épinglé, bien cravaté, bien aimable. Impossible ! Je suis malade, triste, dégoûté, ennuyé, sot, ennuyeux, irrité, assommant, assommé, stupide. Je suis dans un de ces jours où je voudrais que la terre fût une bombe remplie de poudre à laquelle je mettrais le feu pour m’amuser. Le tableau que vous me faites de vos plaisirs de Nice ne me séduit pas du tout. Je voudrais voir votre pauvre cher malade et vous, mais je n’accepterais pas votre chambre. J’aimerais mieux habiter la grotte qui se trouve sous le rocher des Ponchettes que la plus jolie chambre d’ami. On y est libre de grogner comme Caliban (qui y loge, je l’y ai trouvé un soir), et il est rare

  1. Lettre publiée par M. Xavier Feyrnet, dans le Temps du 15 mars 1865.