Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/363

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ce monde acclamer l’Offertoire de mon Requiem avec son chœur sur deux notes, et me redemander sans fin, j’avoue que ce sentiment religieux si rare, manifesté par une foule immense, m’a remué jusqu’au cœur. Au second concert qui avait lieu avec les seules ressources du Conservatoire, dans la salle des Nobles, l’Offertoire avait été redemandé et il a produit le même effet.

Que me parlez-vous de vous donner un concert à Paris ? Si je donnais un concert à mes amis, en dépensant purement trois mille francs, je n’en serais que plus injurié par la presse.

Après vous avoir vus à Paris, j’irai à Saint-Symphorien et de là à Monaco me baigner dans les violettes et dormir au soleil. Je souffre tant, chère madame, mes maux sont si constants, que je ne sais que devenir. Je voudrais ne pas mourir maintenant, j’ai de quoi vivre.

Dites mille choses à Massart et remerciez de son bon souvenir madame Nicolet, si charmante.

Adieu, adieu ; je vous serre la main.


CLIII.

À M. WLADIMIR STASSOFF[1].


Paris, dimanche 1er mars 1868.

Je ne vous ai pas écrit depuis mon retour, je souffrais horriblement. Aujourd’hui, je vais un peu mieux et je viens

  1. C’est, ainsi que nous l’avons dit plus haut, à l’extrême complaisance de M. Stassoff que nous devons toutes les lettres de ce recueil, adressées à des correspondants Russes.