Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/378

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à Paris pendant une partie de l’année et que les Français, seuls, soient obligés de se faire écorcher à Feydeau, ou de garder leurs partitions, tandis que le théâtre des Nouveautés a un orchestre superbe et des chœurs passables, qu’on emploie à chanter des vaudevilles ou des morceaux tirés des partitions étrangères. Mais il ne faut pas porter ombrage à ce Conservatoire du pont-neuf et de la routine ; il faut tout sacrifier pour faire prospérer la ronde, la romance, le duetto ; et, malgré la puissance de ces grands moyens musicaux, donner des subventions payées par les provinciaux qui ne vont pas à l’Opéra-Comique, et voir, tous les deux ans, un directeur manquer.

Eh ! mon Dieu ! laissez-les donc libres tous de jouer ce qu’ils voudront : opéra, grand ou petit ; ne donnez point de subventions et laissez-les se ruiner ! Cela coûtera moins cher aux contribuables, et les moyens ne manqueront pas, à quelques-uns du moins, de s’enrichir.

Je vous écrirai dans quelques jours pour vous donner des nouvelles de mon affaire, si les répétitions sont commencées. — Adieu, mon cher papa, je vous embrasse tendrement.


À SON PÈRE

Paris, ce 3 novembre 1828.

Mon cher papa,

D’abord, pour vous tirer d’inquiétude, vous saurez que j’ai obtenu un succès d’enthousiasme des artistes et du public, que j’ai couvert les frais du concert et que j’ai gagné…