Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/75

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repose là des tracas de sa vie agitée, attendant l’heure de la justice, lente à venir. Aucune rue ne porte son nom, aucun théâtre ne possède sa sombre effigie, aucun ministère (et il y en a eu pourtant beaucoup !) n’a songé à lui rendre des honneurs quelconques ; de toutes les gloires musicales de la France, la France n’en oublie qu’une, celle dont elle peut le mieux se glorifier devant le monde entier. D’autres musiciens passeront ; que dis-je ? ils ne sont déjà plus… Berlioz est resté et son souvenir grandit, comme ces ombres qui, à mesure que décroît le soleil et que le temps s’écoule, deviennent plus accusées, plus nettes, et s’allongent sur le sable d’or.

Daniel Bernard.