Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/87

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ans, avec lesquelles je folâtrais et riais de la façon la plus inaccoutumée ?…

Ma lettre est brusque, mon ami, mais vous m’avez froissé horriblement. Je resterai encore ici neuf jours au moins ; Ferrand viendra demain. Si vous vouliez m’écrire courrier par courrier une seconde lettre, vous me feriez bien plaisir et elle arriverait à temps.

Adieu, mille choses à Sina et à Girard ; si vous avez entendu parler de mon mariage dans le monde, dites-le-moi, et ce qu’on en dit.

Voulez-vous, je vous prie, passer chez Gounet, rue Saint-Anne, 34 ou 36, et lui dire mille choses de ma part ? Je lui écrirai dès que Ferrand sera arrivé.


VII.

AU MÊME.


La Côte Saint-André, 31 janvier 1831.

Quoique mon agitation dévorante n’ait pas cessé un instant depuis mon arrivée ici, je puis cependant aujourd’hui vous écrire avec plus de calme. Puisque vous avez déjà à votre âge rencontré un filon d’or dans cette pauvre mine où nous fouillons tous, tâchez de le suivre jusqu’au bout, mais songez bien que vous êtes sous une voûte que vous creusez en avançant, et qui peut s’écrouler derrière vous. La bévue que vous avez faite, en demandant à Cherubini la salle du Conservatoire avant que la Société de concerts ait fini, est impardonnable. Vous deviez bien savoir